Story Instagram du 4 octobre 2022 du rappeur Niska qui interpelle la Ministre de la Culture
Tout est parti de l’article Une « taxe anti-rap » pour financer le CNM ? De Vente Rap, présenté comme un décryptage de la taxe streaming.
Cette histoire qui a fait tant de bruit dans le rap à pourtant disparu aussi vite qu’elle est arrivée. Pourquoi le rap semble être toujours en réaction plutôt que dans l’anticipation ? Et si nous étions notre pire ennemi ?
Dans un article pour Challenges, Le directeur du Centre Nationale de la musique s’est exprimé. Il contredit les reproches faits sur les taux d’attribution de subventions mais Les subventions ne sont qu’une énième conséquence d’un problème bien plus grand…
“Nous ne trions pas les acteurs que nous aidons en fonction de considérations esthétiques. Jamais ! (...) Concernant la production phonographique, nous avons soutenu 86% des 68 dossiers qui nous ont été soumis par des labels indés ou des majors, soit plus que dans les autres types de projets. Stavo, Zikxo, Süeür, Banlieue Ouest Mafia, Casey, Medine, Josman, entre autres, ont pu bénéficier de ces aides en 2022”.
Le rap s’est positionné comme porte-étendard de la lutte contre la taxe. Est-ce vraiment notre combat ? Ma conviction est qu’il s’agit avant tout d’une bataille entre les majors et les indépendants. À ce titre, face à cette taxe il y a donc le rap indépendant et le rap affilié aux majors. D’ailleurs je ne sais pas si vous l’avez constaté mais les trois grosses figurent rap qui ont pris la parole sont affiliés à Universal Music : Niska, Booba et Oumar Samaké. Certains acclament ces prises de paroles, tandis que d’autres y voient une énième instrumentalisation des voix du rap au profit des majors. Chacun agit face à la situation en fonction des interêts d’un des deux camps mais correspondent-ils à ceux des acteurs du rap ?
Tweet du 4 octobre 2022 du producteur Oumar Samaké qui interpelle le Centre National de la Musique
Bien qu’une première version de l’amendement a été rejetée, le projet de taxe suit son cours. Tout laisse à croire que ce projet de taxe pourrait finir par voir le jour. L’enjeu n’est selon moi pas de lutter contre sa mise en place mais de participer à son élaboration.
Au moment où je vous écris, la Première ministre, Elisabeth Borne, à chargé un sénateur d’une mission de 6 mois auprès de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak. D’ailleurs le 19 octobre au Sénat a été organisée une table ronde sur la situation du Centre national de la musique, en présence de Jean-Philippe Thiellay, président du CNM, David El Sayegh, directeur général adjoint de la SACEM, Guilhem Cottet, directeur général de l’UPFI et Alexandre Lasch, directeur général du SNEP.
Au-delà du fait d’être un incroyable album (ceux qui savent, savent) . C’est une invitation que j’aimerai lancer aux acteurs du rap. Je les invite à prendre une place à la table des discussions. Le manque de représentativité des acteurs du rap est en effet un réel sujet. C’est d’ailleurs pour cette raison que tous les ans depuis 2020 nous faisons un travail d’information sur l’accès à certaines commissions. On parle souvent des commissions notamment celles de la SACEM mais il existe d’autres organismes et d’autres types d’institutions essentiels à l’écosystème. C’est le cas des syndicats qui sont encore mal connus et investis par les acteurs du rap. Rares sont ceux qui perçoivent l’importance stratégique d’y être. Au départ, la dispute sur la taxe part d’abord d’un désaccord entre deux syndicats. L’UPFI d’un côté et le SNEP de l’autre. Les syndicats sont les porte-voix des professions qu’ils représentent, raison pour laquelle le Ministère de la Culture les sollicitent pour construire le projet.
Nous devons rejoindre les commissions des organismes musicaux et les syndicats de l’industrie. Depuis de nombreuses années, certaines voix se sont élevées concernant la création d’un syndicat pour le rap, pourquoi pas !? Mais à condition que cela ne signifie pas bouder les organismes de la musique existants. Ce qui est certain c’est qu’il faut que la voix du rap soit entendue mais plus que tout organisée et ça, c’est notre responsabilité !
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